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Je n'ai plus le temps d'être malheureuse !

Un jour, votre téléphone sonne et vous décidez de décrocher alors que vous n'allez pas bien mais vraiment pas bien du tout. Pourtant, vous l’avez bien posté ce message sur Linkedin avec ce petit émoticône chétif qui sous-tend « je vais bien …mais au final pas complètement ». Et vous imaginez que ça doit bien se voir que vous êtes assez désespérée pour reprendre contact, genre innocemment, avec une ancienne connaissance qui faisait partie de votre périmètre de référence il y a plus de 10 ans. J’en suis donc là, au fond du seau, devant mon téléphone qui sonne, à recontacter mon ancienne directrice de programme, et je ne sais ni pourquoi, ni comment j’ai pu en arriver là.


Je suis à un moment de ma vie où "normalement" j’aurai aimé être mariée, avoir des enfants, une équipe à manager et donc être pleinement épanouie et heureuse de vivre ! Et ce n’est pas du tout le cas, tous les clignotants sont au rouge écarlate. En réalité, je n'ai plus de job, pas d'enfant, pas d'amoureux et les rares moments où je ne pleure pas, je veux dormir et je dors ! Sans oublier que dehors il y a une pandémie mondiale qui se moque bien de moi comme de tout le monde en général d'ailleurs.


Alors voilà je décroche et je me dis que même si Laurence Maire appartient au temps des études quand je faisais irruption dans son bureau pour qu’elle m’amène des solutions, elle saura peut-être être encore là 15 ans après. Un sentiment de honte m’envahit … Je décroche pourtant mais avec des trémolos dans la voix et je m’écroule. Elle, elle n’a pas l'air d'avoir changé. Je la reconnais dans son énergie, dans sa prise de distance, dans sa fabuleuse écoute, dans sa façon de faire de l’humour et de vous « bâcher » quand tout va mal. Et je ris en même temps dans mes sanglots. Je lui déverse toute ma tristesse, mon angoisse, je sais que je suis au fond du seau et que je bois la tasse…oscillant entre moment de conscientisations et volonté de me jeter sous un pont. Je ne me sens apte à rien, inapte à tout. Limite, je veux qu’on m’interne, qu’on me fasse dormir, je veux mettre les pouces comme quand on était petites dans la cour de récré… oui mais voilà, c’est pas possible. Ma santé mentale est en danger, un trop, un trop gros plein de trop de frustrations, de trop de difficultés, de trop de travail, de trop de stress et de plein de pas assez...


Laurence ne cherche pas à comprendre, il y a urgence, elle m'embarque. Séance après séance, elle explique, elle guide, elle me fait verbaliser, pour faire le point, pour rassurer, pour remettre les pieds dans les bonnes chaussures. Je me relève, je retombe, je pleure, je suis en colère, je me calme. Son approche rationnelle est réconfortante. Elle me donne des outils à chaque question et des retours d'expériences qui me permettent d’agir, pas à pas. Elle me suit à chaque séance, dans laquelle je pleure si je veux pleurer et je crie si j'ai envie de crier. J'en ai le droit ! Elle appelle ça l’assistance affective ! C’est douillet cet espace, on s’y sent tellement en sécurité à tel point qu'on n'a pas envie de le quitter.


Et puis, un jour, plusieurs mois après, on relève la tête et on se rend compte que ça va mieux. Elle vous dit que vous allez pouvoir y aller toute seule, que vous pouvez le faire. Vous le sentez mais c'est dur d'imaginer la suite sans elle et son incroyable force. Alors, elle vous en donne un peu... Merci Laurence d’être ce que vous êtes. Aujourd’hui, un an après, tel le Phoenix, je renais des cendres de la dépression et je reprends le cours de ma vie. Je n’ai désormais vraiment plus de temps à perdre à être malheureuse.


Julie, 30 ans, Région Parisienne

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